jeudi 24 juillet 2014

Christian Leray, Fatimata Warou et Jean-Jacques Fontaine auteurs de livres parlant notamment du défi des Brésiliennes dans les communautés de vie.

No livro de Jean-Jacques Fontaine a gente fala, nomeadamente, do Programa do Governo "Minha Casa, Minha Vida"... e também no livro de Christian Leray e Fatimata Warou falamos de Mutirão com a importância da participação das Mulheres brasileiras

                    Deux livres des Editions L'Harmattan sur le Brésil 2014 dont le CRBC rend compte

 Dans le livre de Jean-Jacques Fontaine on parle, notamment, du Programme gouvernemental "Ma maison, Ma vie"...et dans le livre de Christian Leray et Fatimata Warou nous parlons aussi du Mutirão*avec l'importance de la participation des femmes brésiliennes.

*mutirão : "terme emprunté à la tradition d'entraide du monde rural brésilien notamment lors des périodes de récoltes; puis les mouvements populaires urbains telle que l'União por Moradia Popular (Union par l'Habitat Populaire) se sont appropriés, plus récemment, le terme mutirão pour désigner les constructions sous forme d'entraide coopérative. cette coopération consiste à gérer de manière collective l'ensemble du processus de construction ainsi que les ressources financières avec l'appui d'une équipe technique composée d'architecte et/ou d'ingénieur(e) de l'association et de travailleurs sociaux. Le mutirão établit ses propres règles de fonctionnement et désigne des commissions responsables : toutes les décisions importantes sont prises de manière collective lors des assemblées qui se déroulent en général le week-end dans la salle communautaire qui est le premier espace construit afin d'y organiser, non seulement les réunions collectives, mais aussi de pouvoir s'y restaurer, garder les enfants, notamment lorsqu'un couple travaille au chantier de construction. Ces mutirões ont permis à de nombreuses familles disposant de peu de revenus de se loger à moindre coût et surtout de continuer à vivre en communauté avec des services publics de proximité..." extrait du Lexique des principaux termes en Portugais du livre L'Arbre à palabres & à récits-De l'Afrique au Brésil en passant par la Bretagne (Leray-Hamey, Harmattan, 2014, p.215-216).

Dans le même livre nous transcrivons des extraits de divers enregistrements montrant que ces co-constructions de logements renforcent la dynamique citoyenne de chacun(e) des participant(e)s (Leray-Hamey, Harmattan, 2014, p.148-150) : "Fiquei impressionada por mutirão na hora em que as pessoas viram o primeiro forró feito no mutirão : todo mundo ficou animado", diz Maria -"Je suis restée impressionnée par le mutirão depuis le moment que les personnes sont venues au premier forró : tout le monde s'est senti concerné" (FORRO, nom donné à l'origine au Nordeste brésilien, au bal populaire dont l'un des instruments de musique principal est l'accordéon). L'enregistrement de Maria montre aussi que la première Maison communautaire co-construite sert ainsi d'espace de lien culturel entre eux. "Quand les gens travaillent à l'installation du chantier, ils font connaissance les uns avec les autres, nous dit l'un des coordinateurs d'un mutirão. Ils se familiarisent avec l'architecte, l'équipe technique et chacun révèle progressivement son savoir-faire (tant du point de vue professionnel qu'organisationnel)..." Ecoutons aussi le témoignage d'une jeune fille de 17-18 ans : "Quand je ne viens pas pendant la semaine, je suis au mutirão le samedi et le dimanche : J'apprécie beaucoup cette vie de partage et j'attends avec impatience le samedi et le dimanche : personne de la famille ne réussit à me retenir dans notre appartement trop petit ! Je me sens solidaire de cette lutte de tous et heureuse aussi de pouvoir contribuer à l'obtention d'une maison pour notre famille...Mais c'est une femme architecte du mutirão qui a commencé de m'apprendre à travailler au mutirão, à m'encourager au point que je voudrais continuer des études en architecture...J'ai eu un peu de mal au début mais ça va mieux! J'aime ça aussi parce que j'ai un contact facile; au cours du travail de chantier, on rencontre des gens de toutes sortes et il faut savoir s'adapter, sinon il y a des commérages et des disputes à n'en plus finir...pourtant, si tu vois qu'une partie du travail est mal réalisée, il faut le dire et proposer, si possible son aide : c'est ça aussi la solidarité dans un mutirão ! Il faut donc que chacun se sente responsable et une maille de l'ensemble..." 
L'extrait du témoignage de cette jeune fille montre bien l'importance du rôle des femmes brésiliennes dans la transformation de leur pays ainsi que nous l'avions déjà évoqué dans mon livre Brésil, le défi des communautés (Leray, Harmattan, col. Logiques sociales, 1985) car ce sont principalement ces femmes qui, notamment dans certaines favelas, ont réussi à développer les projets de l'éducation et de la santé, en transformant souvent leur milieu de vie hostile en communauté de base "d'ApprenTissage" de la Citoyenneté... Mais la jeunesse de cette jeune fille engagée dans cette lutte constructive avec l'Association "União Por Moradia Popular", me fait penser à ce qu'a écrit Jean-Jacques Fontaine dans son livre L'invention du Brésil, De crises en crises, un géant qui s'affirme, L'Harmattan, col. Horizons Amériques latines, 2014, p.250 : "Le gouvernement a bien mis en place le programme "Minha Casa, Minha Vida" (Ma Maison, ma Vie) qui subventionne l'achat des maisons pour les familles les plus modestes, via des prêts de la "Caixa Economica Federal". Mais pour la période 2014-2017, l'Etat prévoit de réserver 74 milliards de R$ à ce programme, soit 6 milliards d'euros par an en moyenne. Le compte n'y est pas !" et il ajoute fort justement :
Pourtant, "si on veut lutter contre la violence, on ne peut pas faire abstraction de la question du logement. C'est dans le déficit de logement ou la non-adéquation des résidences aux besoins que la violence prend ses racines" affirme Jacques Marcovitch, professeur de Relations internationales à l'Université de São Paulo et consultant du World Economic Forum à Genève. "A défaut d'un logement digne, les jeunes vont chercher leur raison de vivre ailleurs, dans la rue et souvent dans la criminalité." (Fontaine, L'Harmattan, 2014, p.250). Que ce soit au niveau de l'Education ou de la Santé, ce livre donne aussi des éléments de réponse chiffrée aux orientations que devrait prendre le Brésil, s'il veut répondre aux aspirations légitimes de son peuple et en particulier de sa jeunesse.

Christian Leray

www.christianleraybrasilbreizh.blogspot.com 

lire aussi du même auteur : "Rita Santos, vendeuse d'acarajé, a gagné son défi culturel lancé à la Fifa
- "Oficina na Universidade da Solidariedade Internacional em Rennes 2", Atelier avec l'URCIDFF-Bretagne (Union Régionale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles), Femmes Solidaires, association franco-nigérienne MATA (FEMME en langue Haoussa).

http://www.facebook.com/BrasilBreizh  
 

autres références :

Référence du blog Vision Brésil de Jean-Jacques Fontaine :

http://www.visionbresil.wordpress.com

autre article de Christian Leray citant ces deux livres sur le Brésil 2014 recensés par le Centre de Recherche sur le Brésil Contemporain (CRBC) :

article over-blog du 18 juin 2014 citant notamment des extraits des deux livres et plus particulièrement celui de J-J Fontaine sur les "radios communautaires"  :   
http://www.christianleray.over-blog.com
en lien avec une vidéo youtube :

http://youtu.be/2Db5z8dAfO0 



 

2 commentaires:

  1. Resposta:aos Amigos : é um novo blog, mas pode também continuar a ler artigos e poesias em português e francês no overblog - Abraços
    Réponse aux Amis : c'est un nouveau blog, mais vous pouvez aussi continuer à lire des articles et des poésies en portugais et français sur overblog - Abraços

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  2. Oui et ce qui est appréciable sur ce nouveau blog, c'est qu'il n'y a pas de publicité imposée ! Cependant, il faut recommander la lecture de l'article précédent celui-ci sur over-blog car y est cité le passage du livre de Jean-Jacques Fontaine parlant des "radios communautaires" avec une réflexion complémentaire sur les médias brésiliens.

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