Saudade dos Amigos e do rio Niger em Niamey
photo du fleuve Niger* par C. Leray 2018
Dans l'écrin d'eau et de lumière,
sur les rives du fleuve Niger
les pagnes sont vermeils
lorsque s'embrase le ciel
au soleil couchant
alors que s'éveillent
les tam-tams ondulants
se mêlant aux voix des hommes
naviguant sur leur pirogue...
Christian Leray, Niamey, 2018
Je dédie ce récent poème et cette photo en remerciements aux Amis de la Fada**Racine, avec qui nous avons partagé nos poèmes en Français, Portugais, Galo et Hausa du Niger. Autant d'alternances de langues dont j'ai parlé avec le D.G. (Directeur Général du Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la modernisation sociale du Niger) qui nous a fait l'honneur de participer au Récital poétique et qui, lui-même, s'intéresse aux changements de code entre les langues hausa et française (cf. sa Maîtrise intitulée : "L'enseignement/Apprentissage du Hausa dans les écoles bilingues au Niger: pratiques en cours et perspectives méthodologiques" , Université de Ouagadougou, 2010) - on peut lire à ce propos mon article sur le "code-switching" dans les pages du site de recherche international ACADEMIA :
https://chrisleray.academia.edu
On peut dire que cette soirée d'échanges poétiques du 26 janvier 2018, au moment du coucher de soleil à Niamey, avec, notamment, le poète nigérien Mohamed Algabid, correspond bien au sous titre de notre livre L'Arbre à Palabres & à Récits (Ed.Harmattan, rééd. 2017) puisque ce Récital poétique était composé de poèmes de l'Afrique au Brésil en passant par la Bretagne notamment, en ce qui concerne la Bretagne, avec mes poèmes en Galo extraits de mon livre Le monde en antamas (Ed. Lian, 1986-2014).
En accord avec les poètes, je ne cite ici que des extraits de poèmes dits oralement par le Nigérien Mohamed Algabid, auquel j'ai répondu en lisant un poème en portugais d'Andrea Campos (extrait de notre livre bilingue Correspondance/Correspondência, Recife, Edição brasileira Fasa, 2016), et j'ai continué ensuite avec l'un de mes poèmes extrait aussi de ce livre bilingue ainsi que des poèmes en Galo du livre Antamas qui signifie le "commencement" en Galo.
Echanges poétiques de l'Afrique au Brésil en passant par la Bretagne (extraits de poèmes):
"Toute ma vie,
je me souviendrais de toi
Amie d'un jour,
Amie de toujours
qui m'a aimé,
qui m'a aidé,
même dans les pires situations
comment pourrais-je t'oublier?
Comment garder pour soi
tant d'ivresse et de tendresse !..."
Mohamed
"Como separar
o desejo e a fome,
a mulher e o homem,
o meu nome e o teu nome?"
Andrea (extrait poème du livre Correspondência traduit et dit au Niger par Christian)
"... Comment séparer
le désir de la faim,
la femme de l'homme,
mon nom du tien ?"
"Tu es la source
où j'étanche
ma soif d'Amour,
source de Vie,
entre mes doigts, jaillissant
et m'éclaboussant
de tes mots-caresses..." (extrait de mon poème "Femme Fontaine d'Amour" que j'ai écrit
à la Fontaine de la forêt de Brocéliande (Morbihan-Bretagne) et faisant partie du livre
Correspondance/Correspondência édité au Brésil (2016, p.56)
Christian LERAY, poète et sociolinguiste
Président de l'Association de Recherche sur les Histoires de VIE (AREHVIE-Bretagne)
Vice-Président des Associations internationales ASIHVIF (Associação internacional sobre HISTORIA de Vida em Formação) et de l'Association "L'Arbre à Palabres" (E.P.A.)
PS: en accord avec les poètes, je ne diffuse que des extraits, j'ajoute ci-dessous une bibliographie où il est possible de lire ces poèmes en version originale.
*Niger : étymologie en touareg: "gher n gheren" (fleuve des fleuves) abrégé en "ngher" est à la fois le nom du fleuve africain (4.184 km) et du pays que le Niger traverse parmi cinq autres tels que le Mali et le Nigéria où il se jette dans l'Océan Atlantique.
**Fada: terme de langue Hausa désignant à l'origine "les conseillers du chef traditionnel qui passaient la journée dans la cour de ce dernier à discuter..." (source: chercheuse F. Boyer qui précise dans sa recherche que les jeunes hommes se sont réappropriés le terme dans les années 1990 en l'ancrant dans l'espace urbain notamment de Zinder et Niamey (cf. mon article en référence et photo d'une Fada sur mon over-blog) :
http://christianleray.over-blog.com/2018/03/arbre-a-palabres-a-niamey-de-l-afrique-au-bresil-en-passant-par-la-bretagne.html
Bibliographie:
BOYER, Florence (2014), "Faire fada" à Niamey (Niger): un espace de transgression silencieuse?", Carnets de géographe [en ligne], 7/2014
LERAY, Christian & HAMEY-WAROU, Fatimata (2014-2017), L'Arbre à Palabres & à Récits - De l'Afrique au Brésil en passant par la Bretagne, Paris, Ed L'Harmattan, col. Histoire de Vie & Formation
CAMPOS, Andrea & LERAY, Christian (2016), Correspondance/Correspondência, Recife, Ed. FASA.
LERAY, Christian (décembre 2017) "Solaï de zieuterie des Comëdiennes/Soleil dans le regard des Bohémiennes", MICROMANIA, Bruxelles, Revue du Comité belge du Bureau européen pour les Langues, p.27-29
LERAY, Christian (2015), Amor do Mar/Amour de la Mer, Louvain la Neuve, Paris, Ed. ENCRES DE VIE-Harmattan
LERAY, Christian (1986-2014), Le monde en Antamas, Rennes, Ed. Lian
Christian Leray BrasilBreizh
mardi 13 mars 2018
mardi 12 décembre 2017
Ouverture du Festival des Etoiles le 15 décembre à Rennes avec le film "L'Arbre sans fruit" de la Nigérienne Aïcha Macky
A ARVORE SEM FRUTA/THE FRUITLESS TREE/L'ARBRE SANS FRUIT
A film de 52 mn by AICHA MACKY (NIGER)
- En ouverture du Festival des Etoiles au Théâtre de la Parcheminerie le 15 décembre à 20h
dans le cadre du Festival animé par Comptoir du Doc et l'Arbre du 15 au 17 décembre 2017
Aicha was only five years old when her mother died after child birth : it's this trauma that Aicha, who is married, still without children, reconstructs in this film about infertility. Relying on her personal experience, Aicha explores this taboo with great sensitivity. She questions the woman's status within the society and, in a wider perspective, issues of feminity and motherhood.
Aïcha n'avait seulement que 5 ans lorsque sa mère était morte en couches: c'est ce traumatisme qu'Aïcha, qui est mariée depuis quelques années sans enfant, retravaille sous forme de récits de vie de personnes confrontées à l'infertilité. Prenant appui sur son expérience personnelle (c'est cette histoire de vie qui fait la force première de ce film), Aïcha Macky explore ce tabou avec une grande sensibilité qui transparaît au travers de sa qualité d'écoute, des regards et même des silences au cours du film. On perçoit bien que la réalisatrice a veillé à l'éclairage, notamment des regards, afin de donner une ambiance intimiste. En s'impliquant dans le film, elle interroge ainsi le statut de la femme au sein de la société nigérienne et, avec une perspective plus universelle, les notions de féminité et maternité.
En effet, si dans certaines sociétés, l'infertilité fragilise un couple au point d'aboutir à la répudiation de la femme, comme c'est encore le cas notamment au Niger, il faut bien dire que souvent, quel que soit le pays, du moins dans un premier temps, les regards désapprobateurs se tournent toujours vers la femme (les hommes sont encore souvent récalcitrants pour faire un spermogramme !). La réalisatrice n'hésite pas, pour contribuer à changer ce regard de la société, à se tourner vers des religieux et des scientifiques. C'est d'ailleurs ainsi que procèdent les chercheurs universitaires s'appuyant sur des récits de vie qu'ils interrogent avec des concepts scientifiques (cf. les travaux de Recherche de l'Association internationale des Histoires de Vie en Formation ASIHVIF & REHVIE). Cependant, rassurez-vous, il n'y a pas dans ce film de discours doctoral, mais par sa démarche intimiste Aicha Macky pose avec subtilité la question de la place de la Femme dans les sociétés humaines.
Ayant vu récemment ce film projeté au cinéma ARVOR de Rennes, je vous conseille vivement de le voir en ouverture du Festival des Etoiles au Théâtre de la Parcheminerie le vendredi 15 décembre à 20 h. Ce Festival projette du 15/12 au 17/12/2017 des films ayant été primés par des étoiles de la Société Civile des Auteurs Multimédias (SCAM) et c'est le cas de ce film de la réalisatrice Aïcha Macky qui, avec ces étoiles, en est à sa 41ème Distinction.
Christian Leray
Recherche-Etude sur les Histoires de VIE (REHVIE)
Vice-Président d'ASIHVIF
http://www.asihvif.com
samedi 25 novembre 2017
Dia internacional pela eliminação da violência contra a Mulher 25 de novembro
JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LA FEMME
La journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est célébrée chaque année le 25 novembre. O Dia internacional pela eliminação da violência contra a Mulher celebra-se anualmente no 25 de Novembro.
HISTORIA/HISTOIRE
No dia 25 de Novembro de 1960, na Repùblica Dominicana foram assassinadas as três irmãs Mirabal por ordem do ditador dominicano Rafael Trujillo. Em 1981, celebrou-se na Colômbia o Primeiro Encontro feminista latinoamericano onde se decidiu marcar o vinte-cinco de Novembro como o Dia internacional em MEMORIA das irmãs. Em 1993, a Assemblia Geral da ONU aprouvou a Declaração sobre a Eliminação da violência contra a Mulher. No dia de 17 Dezembro de 1999, a A.G. das Nações Unidas designou o 25 de Novembro como o Dia internacional da Eliminação da Violência contra a Mulher.
La journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est célébrée chaque année le 25 novembre. O Dia internacional pela eliminação da violência contra a Mulher celebra-se anualmente no 25 de Novembro.
HISTORIA/HISTOIRE
No dia 25 de Novembro de 1960, na Repùblica Dominicana foram assassinadas as três irmãs Mirabal por ordem do ditador dominicano Rafael Trujillo. Em 1981, celebrou-se na Colômbia o Primeiro Encontro feminista latinoamericano onde se decidiu marcar o vinte-cinco de Novembro como o Dia internacional em MEMORIA das irmãs. Em 1993, a Assemblia Geral da ONU aprouvou a Declaração sobre a Eliminação da violência contra a Mulher. No dia de 17 Dezembro de 1999, a A.G. das Nações Unidas designou o 25 de Novembro como o Dia internacional da Eliminação da Violência contra a Mulher.
fotos das 3 irmãs assassinadas pelo ditador
Le 25 novembre 1960, dans la République dominicaine furent assassinées les trois sœurs Mirabal par ordre du dictateur dominicain Rafael Trujillo. En 1981, on célébra en Colombie la Première Rencontre féministe latino-américaine où fut décidé de marquer le 25 novembre comme la Journée internationale en MÉMOIRE des trois sœurs. En 1993, l'Assemblée Générale de l'ONU a approuvé la Déclaration sur l’Élimination de la violence contre la Femme. Le 17 décembre 1999, l'A.G. de l'Organisation des Nations Unies désigna le 25 novembre comme la Journée internationale de l’Élimination de la Violence contre la FEMME.
L'IMPORTANCE DE L'EDUCATION POUR CHANGER LES COMPORTEMENTS
Les propositions de l'ONU montrent l'importance de l'Education pour améliorer la prévention de la violence, changer les comportements et les pratiques par la connaissance. Le respect de la femme doit être une pratique quotidienne réalisée aussi bien dans les relations personnelles que professionnelles. Pourtant, aujourd'hui encore, des femmes gagnent moins que les hommes pour le même travail !!! Il est nécessaire de développer l'expression des Femmes en tout lieu, notamment autour des Arbres à Palabres.
A IMPORTÂNCIA DA EDUCACÃO PARA MUDAR OS COMPORTAMENTOS
As propostas da O.N.U. mostram a importância da Educação para melhorar a prevenção da violência, mudar os comportamentos e as praticas por meio de conhecimentos. Respeito deveria ser uma pratica cotidiana nas relações pessoais e professionais. Portanto, ainda hoje, muitas mulheres não têm o mesmo salario para o mesmo trabalho !!! Pois é preciso de desenvolver a expressão das Mulheres em tudo lugar, por exemplo com a ARVORE AS PALAVRAS em roda.
Christian LERAY
Recherche sur les Histoires de Vie (REHVIE)
vice-président ASIHVIF
jeudi 13 avril 2017
CARTA A LUCIA E AS PESSOAS DA COMUNIDADE DE MANGUEIRA
São Fotos de 2 livros publicados por a Editora L'Harmattan, o primeiro foi escrito por Christian LERAY em 1985 na coleção Logiques Sociales (falou da favela de MOCOTO na Santa Catarina, Sul do Brasil) e hoje o livro de LUCIA OZORIO é publicado na coleção Histoire de Vie & Formation e fala da favela de Mangueira em Rio de Janeiro.
Gostei muito de ler as narrativas de Vida das pessoas da comunidade de Mangueira. Aqui, na França, as pessoas conheçam a grande Escola de Samba de Mangueira, mas não conheçam a HISTORIA DE VIDA DA COMUNIDADE DE MANGUEIRA !
Ce sont des photos de 2 livres publiés aux Editions L'Harmattan, le premier fut publié en 1985 dans la collection Logiques Sociales (ce livre avait obtenu le premier prix de l'essai de l'Union pour la Diffusion Littéraire et parlait de la favela de MOCOTO au sud du Brésil, dans la capitale FLORIANOPOLIS de l'état brésilien de Santa Catarina), et aujourd'hui le livre de LUCIA OZORIO est publié dans la collection Histoire de Vie & Formation et parle de la favela de Mangueira à Rio de Janeiro.
J'ai beaucoup aimé lire les récits de Vie des personnes de la communauté de Mangueira. Ici, en France, les personnes connaissent la grande Ecole de samba de Mangueira, mais ne connaissent pas l'HISTOIRE DE VIE DE LA COMMUNAUTE DE MANGUEIRA !
MINHA CARTA A MANGUEIRA/MA LETTRE A MANGUEIRA
Que boa ideia esse Papo de Roda onde cada pessoa da favela fala um pouco da sua vida e também da vida da favela! Jà escrevei, no meu livro Brasil, Desafio das comunidades (Ed. L'Harmattan, col. Logiques Sociales, 1985) com a favela de MOCOTO em FLORIANOPOLIS (Brasil, Santa Catarina) que :
"Tudo começa, tudo pode começar quando esses homens descobrem as palavras da sua PROPRIA HISTORIA e em particular que a sua vida poderia ser escrita, que hà um lugar para ela na HISTORIA"/J'ai déjà écrit dans mon livre Brésil, Défi des communautés (Harmattan-collection Logiques Sociales, 1985): "Tout commence, tout peut commencer quand ces hommes découvrent les mots de leur PROPRE HISTOIRE et, en particulier, que leur vie pourra être écrite, qu'il y a un lieu dans l'HISTOIRE pour elle"
(ler também essa citação p.45 do meu artigo em português na Revista Educação e Contemporaneidade : "HISTORIA DE VIDA INTERCULTURAL na Formação de Professores" (Universidade Estadual de Salvador da Bahia, 2003, vol.17, n°29, p.43-50) : é assim também no livro A Favela de Mangueira de LUCIA para Mestre Robson que explica o seu trabalho com crianças deficientes e como o Samba faz parte da Cultura. Que bom Mestre de construir conjunto, com seu Benilson RESPONSAVEL da concepção e da construção das casas da Mangueira, A HISTORIA DA COMUNIDADE/c'est ainsi que le livre La favela de mangueira et ses histoires de vie en commun pour Maître Robson qui explique, à propos de son travail avec les enfants souffrant de déficiences, que la Samba fait partie de la Culture. Que c'est bon Maître de construire ensemble, avec Benilson RESPONSABLE de la conception et de la construction des maisons de Mangueira, l'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE !
Com Dona Mena (Diretora de "Mangueira do Amanhã" e seus 200 alunos) e a sua irmã Dona Esmediària, a HISTORIA DA COMUNIDADE continua. VOVO LICA que ajuda doentes com a religião da Africa e Dona Silvina que nos fala da escravidão porque quando vocês começam a falar da sua vida na favela, cada pessoa vai tomar consciência de suas origens/ Avec Dona Mena (Directrice de "Demain Mangueira" avec ses 200 élèves) et sa sœur Dona Esmediària l'HISTOIRE DE LA COMMUNAUTE continue. Mamie Lica qui aide les malades avec la religion africaine et Dona Silvana qui nous parle de l'esclavage, car lorsqu'on commence à parler de sa vie dans la favela, chacun prend conscience de ses origines.
Gostei também da filosofia da vida de Celso dos Reis que fala, não somente, da HISTORIA DO CARNAVAL na favela de Mangueira, mas também da sua conscientização que escrever um livro conjunto é uma força positiva, uma maneira de lutar contra a violência e outras forças negativas.../J'ai aimé aussi la philosophie de vie de Celso dos Reis qui, non seulement, parle de l'HISTOIRE DU CARNAVAL à la favela de Mangueira, mais aussi de sa prise de conscience qu'écrire un livre ensemble est une force positive, une manière de lutter contre la violence et d'autres forces négatives...
Gostei também de ler a narrativa da luta de Nilcemar para a MEMORIA do seu avô, o grande Sambista Cartola, com o Centro Cultural Cartola reconhecido com um "Ponto de Cultura" e assim vai continuar a estimular o trabalho cultural da Mangueira/J'ai apprécié aussi de lire le récit de la lutte de Nilcemar en Mémoire de son grand-père, le grand Sambista Cartola, pour faire reconnaître comme "Point de Culture" ou "Référence Culturelle" le Centre Culturel Cartola.
Parabéns a você também José Gomes que tem um livro na Academia Brasileira de Letras: gostei da sua Poesia e para acabar minha Carta, vou mandar a você essa poesia que eu escrevei no meu livro de Poesia Amor do Mar para falar das pessoas da Comunidade de Cidadania de MOCOTO : ela poderia também ser escrita para vocês/Félicitations à vous aussi José Gomes qui avez un livre reconnu par l'Académie Brésilienne des Lettres: j'ai apprécié votre Poésie et pour terminer ma Lettre, je vous envoie cette poésie que j'ai écrite dans mon livre de Poésie bilingue Amour de la Mer (Encres de Vie-Harmattan, Louvain la Neuve & Paris, 2015, p. 28-29) pour parler des personnes de la Communauté Citoyenne de MOCOTO qui pourrait aussi être la vôtre :
Como sangue mesclado/Comme sang mêlé
O mar e a noite/La mer et la nuit
Juntaram-se/se sont rejointes
Na favela de Mocoto/à la favela de Mocoto
Sempre se levanta/se soulève à jamais
A pororoca de nossos caminhos/le mascaret de nos voies jointes...
Abraços a todos
Christian LERAY
ps: J'ai pensé qu'une partie de cette Lettre à Mangueira que Lucia m'a demandé d'écrire pouvait être une manière originale de parler de cet intéressant livre sur Mangueira que la plupart des personnes connaissent de nom en tant que célèbre Ecole de Samba à Rio et que les personnes citées ici auxquelles je me suis directement adressé, pourraient vous donner envie de mieux les connaître en le lisant.
Voici les références de ces deux livres qui, tous les deux, au travers de l'histoire des personnes de favelas transformées en "communautés de vie", dans des lieux et à des moments différents, constituent un intérêt pour nos sociétés en recherche de participation citoyenne à la vie de la cité.
LUCIA OZORIO, La favela de Mangueira et ses histoires de vies en commun - Travailler avec les périphéries, préface de C. Niewiadomski & C.Delory-Momberger, Paris, L'Harmattan, collection Histoire de Vie & Formation, 2017.
CHRISTIAN LERAY, Brésil, Défi des communautés, Paris, L'Harmattan, collection Logiques Sociales, 1985, 1987 (Prix de l'Essai 1987 de l'Union pour la Diffusion Littéraire)
foto do convite da comunidade de Mangueira para a Festa do Lançamento do Livro
photo de l'invitation de la communauté de Mangueira pour participer au Lancement du Livre
Lembrança do Lançamento do meu livro Brasil - Desafio das comunidades na FNAC de Rennes
Souvenir de l'invitation au Lancement de mon livre Brésil - Défi des communautés à la FNAC.
Vous pouvez aussi lire l'interview que j'ai réalisée avec Lucia pour le site de l'Association Internationale des Histoires de Vie & Formation ASIHVIF dans la rubrique L'ASIHVIF tend son micro dont le titre est:
"Christian LERAY, vice-Président d'ASIHVIF, interviewe Lucia OZORIO"
www.asihvif.com
mercredi 1 février 2017
Jornal Voz do ESCRITOR:Andrea Campos e Christian Leray lançam "Correspondance"
Journal Voix de l'ECRIVAIN: Andrea Campos et Christian Leray - Vernissage de leur livre bilingue Correspondance/Correspondência à l'Alliance Française de Recife
Le journal Voz do ESCRITOR relate le Vernissage du livre de poésies bilingues Correspondance/Correspondência (Editora FASA, 2016) des poètes Andrea Campos et Christian Leray à l'Alliance Française de Recife. Après une déclamation de leurs poèmes devant plus d'une cinquantaine de personnes, les participants se sont attablés pour échanger des poèmes sous forme de "Roda de poesias/Cercles de poésies) tout en dégustant diverses boissons dans ce magnifique "BISTROT La Comédie" de l'Alliance Française de Recife. Ainsi peut-on distinguer, par exemple de gauche à droite sur la photo du journal, l'Ambassadeur brésilien Isnard Penha Brasil, la poétesse Andrea Campos co-auteure du livre bilingue Correspondance avec Christian Leray, l'architecte Gisèle Carvalho, l'assesseur du Secrétariat du Gouvernement de l'Etat du Pernambuco Rodolfo Ramirez Soto, l'écrivain et président de l'Union Brésilienne des Ecrivains Alexandre Santos, l'artiste plastique Vera Sato et la Diplomate et Ambassadrice Ana Maria Penha Brasil.
Le Préfacier Ph.D. Francisco Caetano Pereira présent lors du Vernissage du livre, a notamment écrit que "L'Oeuvre de ces deux poètes nous permet de visualiser mentalement la magnificence de la mer et cela se perpétue dans ce livre où nous pénétrons au plus profond de l'esprit d'un voyage nous remplissant d'allégresse par ce défi tant nécessaire à l'être humain: aimer, aimer et aimer..." (2016, p.4).
Francisco Caetano, dans cet éloge, fait aussi allusion aux deux livres de poésies sur la Mer précédemment écrits par chacun des auteurs, ce qui explique aussi leur Correspondance :
Andrea Campos, Poemas de Mar e de Amar, Recife, Editora Bagaço, 2007
Christian Leray, Amor do Mar/Amour de la Mer, Louvain La Neuve, Ed.Academia et Paris, Ed. Encres de Vie-Harmattan, 2015
ISBN: 978-2-343-05762-0
ce livre de poèmes-haïkus est également disponible en e-book sur le site L' Harmattan.
ci-joint un extrait du livre bilingue de Christian Leray et Andrea Campos, Correspondance/Correspondência, Recife, Editora FASA, novembro de 2016
ISBN: 978-85-708431-1-1
disponible à la Livraria internacional/Librairie internationale SBS :
http://www.sbs.com.br
samedi 17 décembre 2016
ABRIR OS HORIZONTES DA VIDA/OUVRIR LES HORIZONS DE LA VIE
ENCONTRO EM TORNO DA PEDAGOGIA FREINET NA ALIANÇA FRANCESA RECIFE
RENCONTRE AUTOUR DE LA PEDAGOGIE FREINET À L´ALLIANCE FRANÇAISE DE RECIFE
RENCONTRE AUTOUR DE LA PEDAGOGIE FREINET À L´ALLIANCE FRANÇAISE DE RECIFE
Depois o Lançamento do nosso livro de poesias bilíngues Correspondência/Correspondance (Recife, Editora FASA, 2016) com a poetisa Andrea Campos, foi convidado pelo Diretor da Aliança Francesa e Ana Cristina, organizadora, doutorado em Teoria da Literatura pela Universidade Federal de Pernambuco a participar do ¨Curso sobre a Pedagogia Freinet¨. Foi um prazer de me lembrar que eu comecei minha descoberta do Brasil em 1981 no Primeiro Encontro internacional da Pedagogia Freinet na Universidade FURB de Blumenau onde eu participei das palestras e oficinas, notadamente a ¨Oficina sobre Freinet e Freire¨.
foto AFR ¨Um dia em memória aos 50 anos da morte de C.Freinet¨
Après le Lancement de notre livre de poésies bilingues Correspondência/Correspondance (Recife, Ed. FASA, 2016) avec la poétesse Andrea Campos, j´ai été invité par le Directeur de l´Alliance française de Recife et Ana Cristina, organisatrice, docteure en Théorie de la Littérature à l´Université Fédérale du Pernambuco, à participer au ¨Cours sur la Pédagogie Freinet¨. Ce fut un plaisir de me rappeler que j´ai commencé ma première découverte du Brésil en 1981 lors de la ¨Première Rencontre internationale de la Pédagogie Freinet à l´Université de Blumenau où j´ai participé à des Conférences et ateliers, notamment un ¨Atelier sur les pédagogues Célestin Freinet et Paulo Freire¨.
C ´est au cours de cet Atelier que deux enseignantes d´un Jardin d´enfants de la favela de Mocotó à Florianópolis, m´ont invité à participer à la création d´un Centre d´Education et santé dans cette favela qui fut aménagé en 1983 et dont je parle dans mon livre Brésil, le Défi des communautés (Harmattan, 1985) et aussi dans un article de la Revue de l´ICEM-Freinet : Éducateur 2 - Ouverture et Recherche intitulé ¨L´APPORT BRÉSILIEN Á LA PÉDAGOGIE FREINET (1986) à partir d´un entretien entre Roger Ueberschlag (R.I.D.E.F. Rencontre Internationale des Educateurs Freinet) et Christian Leray (à l´époque élu Coordinateur de l´I.D.E.M.-Freinet 35)
http://www.icem-freinet.fr/archives/educ/86-87/2/22-23.pdf
Na Aliança Francesa do Recife, a Palestranta Glaúcia de Melo Ferreira, Mestre e Doutora pela UNICAMP, Diretora da Escola Curumim, pergunta nós nomeadamente, desde uma reflexão sobre a história da escola : ¨O que um educador, nascido em 1896, tem a dizer sobre a educação de hoje ?¨ De facto, muito, pois está tão difícil de mudar as praticas tradicionais dentro uma escola que não se preocupa do que a criança traz da vida na escola. Pelo contrário, a pedagogia Freinet centrada sobre a criança, a sua livre expressão (por exemplo a narrativa livre), a construção da autonomia e a cooperação é bem diferente duma escola baseada sobre a competição. Podemos falar também duma aprendizagem da cidadania pelo desenvolvimento da cooperação escolar.
A l´Alliance Française de Recife, la conférencière Glaúcia de Melo Ferreira, Maître et Docteure de l´Université UNICAMP, Directrice de l´Ecole Curumim nous interrogea notamment sur une réflexion basée sur l´histoire de l´école: ¨Que peut un éducateur né en 1896, nous dire de l´éducation d´aujourd´hui ?¨ En fait beaucoup, car il est tant difficile de changer les pratiques traditionnelles dans une école qui ne se préoccupe pas de ce que l´enfant apporte de la vie à l´école. Au contraire, la pédagogie Freinet centrée sur l´enfant, sa libre expression (par exemple le texte libre), la construction de l´autonomie et la coopération est bien différente d´une école basée sur la compétition. Nous pouvons aussi parler d´un apprentissage de la citoyenneté par le développement de la coopération scolaire.
Assim que Freinet, foi também o gênio de Paulo Freire que entendeu que é ao redor das palavras do sujeito-ator da sua vida que as ações educativas e formadoras devem começar nos Circulos da palavra e Cultura, favorecendo essa valorização cultural da sua palavra. Falamos agora de ¨Rodas de conversa¨ que poderam abrir os horizontes da vida pelo intercambio e a reflexão entre as pessoas na escola, na universidade...
À l´instar de Freinet, ce fut aussi le génie de Paulo Freire que de comprendre qu´autour des mots du sujet-acteur de sa vie, ce sont les actions éducatives et formatrices qui doivent commencer à favoriser cette valorisation culturelle de sa parole dans les Cercles de Parole et Culture.
Nous parlons maintenant de ¨Rodas ou Cercles de dialogues¨ (même principe d´écoute citoyenne que les Arbres à palabres cf. notre livre avec Fatimata L´Arbre à palabres et à récits - De l´Afrique au Brésil en passant par la Bretagne , Harmattan, col. Histoire de Vie et Formation, 2014) qui pourront ouvrir les horizons de la vie par l´échange et la réflexion entre les personnes qui doit commencer aussi bien à l´école qu´à l´université...
Christian Leray no Instituto Paulo Freire em São Paulo (photo I. Sabourin Rede das Escolas da Cidadania)
samedi 5 novembre 2016
VOIX CITOYENNES ET POETIQUES
HABITER POETIQUEMENT LE MONDE
photo par C. Leray du poète Yvon Le Men
lors de la présentation de son livre aux Champs Libres à Rennes
photo par C. Leray du poète Yvon Le Men
lors de la présentation de son livre aux Champs Libres à Rennes
En juin 1981, nous étions un groupe d'une quinzaine d'enseignants Freinet de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne (I.C.E.M.) rivés aux hublots d'un avion de la compagnie chilienne Lan Chile en approche de l'aéroport international de Rio de Janeiro. Nous avons eu la chance de ne pas atterrir immédiatement, mais au contraire notre avion a dû faire plusieurs boucles au-dessus de cette baie de Rio qui se dévoilait à nous dans toute sa splendeur à l'aube naissante...
Pendant cette dizaine de minutes de survol des petites collines arrondies émergent d'un chapelet d'îlots tels des bijoux d'un écrin de lumière. C'est un véritable choc émotionnel amoureux qui scelle mon avenir avec le Brésil !
Mais la réalité d'un Brésil qui commence à se préparer à sortir de la dictature militaire, laquelle persistera pourtant jusqu'en 1985, est là prégnante avec de nombreux Brésiliens survivant avec beaucoup de difficultés dans des favelas manquant du minimum vital, notamment d'eau potable comme je l'ai écrit dans mes poèmes engagés socialement à l'époque. Cependant grâce à des associations qui développent l'Education citoyenne comme Alfa Gente ou D'Abord des personnes, un autre regard peut être porté sur ces favelas brésiliennes qui, pour certaines, se transforment en communautés de base citoyennes:
Com Alfa Gente Avec Alfa Gente
Agora de pé Maintenant debout
A gente sabe libertar-se On sait se libérer
Com Alfa Gente Avec Alfa Gente
A àgua pegajosa e sebenta L'eau poisseuse et crasseuse
Agora é potavel... Maintenant est potable...
Com Alfa Gente Avec Alfa Gente
Vamos plantar sois Nous allons planter des soleils
Nos corações e dedos Dans les cœurs et les doigts
poème extrait de mon livre de poésies bilingues: Le monde en antamas (Lian, 1986)
Grâce à cette rencontre ICEM Freinet à l'Université de Blumenau, nous avons pu travailler avec des enseignants se réclamant de la pédagogie Paulo Freire très proche de Freinet, dans la mesure où, à l'instar de Freinet, Paulo Freire préconise de s'appuyer sur les "paroles des apprenants" au lieu de leur plaquer dès le début de leur alphabétisation des "mots artificiels", n'ayant pas de sens dans leur environnement. Paulo Freire parle de "palavras geradoras" que l'on peut traduire par "mots générateurs" d'activités, bref de leur "pouvoir-agir". Cette "conscientisation" de leur capacité citoyenne à agir dans le monde les transforme en "acteurs sociaux" de leur construction identitaire. C'est ainsi que la favela de MOCOTO s'est transformée en une communauté de base citoyenne :
Como sangue mesclado, Comme du sang mêlé,
O mar e a noite La mer et la nuit
juntaram-se se sont rejointes
na favela de Mocoto à la favela de Mocoto
sempre se levanta se soulève à jamais
a pororoca de nossos caminhos le mascaret de nos voies jointes...
Christian Leray (Le monde en antamas, 1986) et Brésil, Le défi des communautés (Harmattan,1985)
Les rumeurs de Babel*
"Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la face de la terre" : C'est par cette citation de la Genèse, Bible de Jérusalem que le poète Yvon Le Men commence son livre de poésies Les rumeurs de Babel (Editions Dialogues, 2016) écrites depuis l'appartement d'une tour HLM du quartier de Maurepas à Rennes. J'ai eu le bonheur de l'entendre déclamer une partie de ses poèmes aux Champs Libres à Rennes -cf. ma photo prise lorsqu'il était accompagné par un musicien lors de ce long "poème en continu" qu'il explique ainsi dans son préambule : "A Maurepas, qu'on le veuille ou non, nous sommes ensemble par le bruit qui déborde de partout. Trop ensemble, par le plancher, le plafond, les fenêtres..." :
"Putain de gosses
qui braillent
que faire
ils ne font que vivre
mais
cette nuit
ce ne sont pas des gosses
des enfants...
ça ressemble
ce n'est pas possible
ça ressemble
à des appels
au secours
une voix de femme
sous une voix d'homme..." (2016, p.64-65)
Comment mieux dépeindre un tel milieu de vie qu'avec ces poèmes "en continu" comme l'écrit si bien Yvon Le Men. Peut-être que certains de nos politiques devraient séjourner un peu dans l'une de ces tours pour ne pas se déconnecter de la réalité sociale :
"Le quart d'une classe
quitte la classe
avant la fin
de l'année
cela met fin
aux liens
tissés dans une classe ..." (2016, p.95)
En quelques vers on comprend les difficultés que rencontrent les habitants, les éducateurs ...pour vivre, voire survivre et c'est ce qui fait la force de ce long poème déclamé par Yvon Le Men, poète en résidence dans le quartier de Maurepas.
*Les rumeurs de Babel, Editions Dialogues, 2016 (livre magnifiquement illustré par Emmanuel Lepage)
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